Les moteurs à essence à injection directe émettent beaucoup de particules cancérigènes

Les moteurs à essence à injection directe émettent beaucoup de particules cancérigènes

"Le mauvais côté des moteurs diesel, ce sont les particules microscopiques qu'ils émettent. C'est une réalité que, en analysant les émissions de nos voitures, nous constatons tous les jours. Et le fait est qu'au-delà des chiffres de l'oxyde d'azote ou du CO2, il y a les particules, qui sont des sous-produits de la combustion qui, installés dans nos poumons, peuvent provoquer (et provoquent) des cancers.


Le problème est que, bien que cela ne soit pas connu de tous, les nouveaux moteurs à essence à injection directe génèrent également des particules microscopiques et cancérigènes dans une large mesure. Mais combien ? La vérité est que, en l'absence de limitations spécifiques du nombre de particules à ce jour (en 2015, les nouvelles réglementations sur les émissions les envisageront pour les moteurs à essence, mais avec un gros mais que nous analysons après le saut), presque personne n'avait pris la peine d'étudier la question. Tant que les voitures ne dépassaient pas la masse totale d'émissions de particules autorisée par la norme Euro 5 (4,5 mg par kilomètre parcouru), tout le monde était satisfait.

Hier, TÜV Nord a publié une étude commandée par Transport & Environment qui a mis en lumière ces émissions de particules en termes de chiffres et nous a laissé très inquiets.

Les résultats de l'étude (que vous pouvez lire ici) ont été obtenus sur trois véhicules équipés de moteurs à injection directe (l'EcoBoost d'un litre de Ford, le 1.6 GDi de Hunydai et le 1.2 TCe de Renault).

Les trois véhicules ont été soumis au test d'émission de particules approuvé (CE) 715/2007, et les trois voitures ont émis beaucoup plus de particules que ce à quoi nous aurions pu nous attendre.


Pour ceux d'entre nous qui ont une formation technique et d'ingénieur, ces résultats étaient "prévisibles", car la combustion à haute pression qui se produit dans les moteurs à injection directe génère des conditions de chambre similaires à celles des véhicules diesel, et il était donc logique de s'attendre à des chiffres élevés d'émissions de particules. Les particules sont également particulièrement petites, et de plus en plus, en raison du type de combustion qui a désormais lieu dans les moteurs.

Mais ce qui est surprenant, c'est que les trois moteurs testés émettaient 10 fois plus de particules qu'un moteur diesel "standard" actuel mesuré à la sortie de l'échappement, soumis à la réglementation actuelle sur les émissions de particules. À titre de comparaison, un moteur à essence à injection directe génère 1 000 fois plus de particules qu'un moteur à injection indirecte.

Cette étude n'est pas nouvelle, puisqu'en 2012 une autre avait déjà été publiée qui, analysant le même type de moteurs, arrivait aux mêmes conclusions sur la nocivité des moteurs à essence à injection directe pour notre santé.

Règlement

Mais n'existe-t-il pas un règlement interdisant les émissions de particules des moteurs à essence ? En 2014 est entrée en vigueur la nouvelle norme Euro6b, qui sera en vigueur jusqu'en 2017. Ce règlement prévoit l'entrée en vigueur de nouvelles limites d'émissions de particules pour les moteurs à essence à injection directe et indirecte. Jusqu'à présent, les limites Euro 5, en vigueur depuis 2009, limitaient la masse totale des émissions de particules, mais pas la quantité de ces dernières. En d'autres termes, la masse totale des "aérosols" a été mesurée, mais pas la quantité de particules dont elle était composée. Euro6b introduit cette mesure.


Le problème est que la Commission européenne a autorisé des limites dix fois plus élevées pour les moteurs à essence que pour les moteurs diesel en termes de nombre de particules jusqu'en 2017. En 2017, la norme Euro6c entre en vigueur, et cette norme égalise déjà les émissions de particules entre le diesel et l'essence, en les réduisant sensiblement.

Sur les trois moteurs testés, tous les trois étaient conformes à Euro6b mais pas à Euro6c.

Pourquoi les particules sont-elles plus mauvaises en quantité qu'en masse ?

Une lecture superficielle de la réglementation sur les émissions peut vous dérouter. La norme Euro 5, introduite en 2009, impose aux constructeurs de limiter les grammes d'aérosols émis par le tuyau d'échappement. Mais ce n'est pas tant la "masse totale" qui est nuisible, mais le type de particules.

Plus les particules émises sont petites, plus il leur est facile de se frayer un chemin dans notre système respiratoire, de s'ancrer dans les alvéoles des poumons, et donc de provoquer un cancer.

Quel est l'impact de cette étude ?

Les conclusions que l'on peut tirer de cette étude sont inquiétantes. Jusqu'en 2017, date de l'entrée en vigueur d'Euro6c, sous la forme d'Euro6b, nous allons voir se commercialiser massivement, et en toute légalité, des voitures équipées de moteurs à essence à injection directe qui émettront 10 fois plus de particules que les diesels. En d'autres termes, pendant une période de trois ans, l'Union européenne laissera la porte ouverte aux fabricants pour qu'ils vendent des moteurs qui sont clairement nocifs pour notre santé.


Existe-t-il une alternative ?

Oui, et c'est probablement la chose la plus troublante. Comme cela se fait déjà dans certains moteurs diesel, la gestion des particules microscopiques peut être contrôlée par l'installation de filtres à particules.

L'utilisation de ces filtres à particules dans les moteurs à essence à injection directe permettrait de ramener les émissions à la norme Euro6c.

L'installation de ces filtres à particules est-elle coûteuse ou techniquement compliquée ? Non, et c'est ce qui est inquiétant. L'installation d'un tel dispositif dans un système d'échappement peut coûter au constructeur de l'ordre de 60 euros par voiture vendue.

Le fait que les fabricants ne le fassent pas déjà, "parce que les réglementations ne les y obligent pas" montre clairement que lorsqu'il s'agit de parler aux énormes industries de production de véhicules, le bénéfice économique passe avant le soin de notre santé.

Et nous ne parlons plus d'environnement, d'écologie à moyen terme... Nous parlons de l'émission de particules cancérigènes que l'UE reconnaît comme contribuant à 406 000 décès par an dans l'Union.

Ne préféreriez-vous pas que votre voiture, pour 60 euros de plus, ne soit pas un émetteur de substances cancérigènes ? Ne serait-ce pas une priorité plus importante que d'avoir le pommeau du levier de vitesse recouvert de cuir ?

Démystifier le mythe

Au terme de cet article, il convient de réfléchir un instant et de recalculer nos affirmations, car "le diesel est plus nocif à cause de ses particules" n'est plus un argument valable en Europe, où l'on s'attend à ce que la quasi-totalité des voitures vendues passent à l'injection directe dans quelques années.

Et je me demande si nous, les clients finaux des voitures, n'avons pas assez de force pour faire pression sur les constructeurs afin qu'ils installent "désormais" des filtres à particules pour notre santé ?

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